facebook logo instagram logo twitter logo linkedin logo youtube logo

FC Fleury 91 – Un petit club avec de grandes ambitions

08.02.2022
Par Topias Kauhala, Journaliste sportif – Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Thiesset, Janvier 2022
GK Katriina Talaslahti FCF91 Feminines France 2021-2022

Photo: PatriciaSports

Peu de choses attirent l’attention sur le club de Katriina Talaslahti, le FC Fleury 91. Du petit stade de football de banlieue, le stade Auguste Gentelet, aux installations et bureaux basiques du club. Mais l’histoire est un peu différente si vous grattez la surface.

« En tant que joueuse il n’y a rien qui serait radicalement différent de l’Olympique Lyonnais par exemple. Les séances d’entraînement sont bonnes, la quantité de séances d’entraînement est la même que dans d’autres clubs et notre président travaille vraiment dur pour développer ce club », dit Katriina.

Et donc, le rêve de jouer la ligue des championnes est très réel. Fleury est actuellement quatrième de D1 Arkema, quatre points derrière le Paris FC, mais avec un match en retard.  Avec les trois premières équipes allant en ligue des championnes, la course est lancée.

« Le rêve est la ligue des championnes. Avec certitude. Nous sommes une équipe jeune et un club jeune. Nous avons une rivalité avec Bordeaux, Montpellier et le Paris FC, trois clubs avec des équipes masculines professionnelles. Cela rend les choses différentes parce que nous n’avons pas les mêmes structures, stades ou terrains d’entraînement », précise le Coordinateur Sportif D1F du football de Fleury Sylvain Carric.

Mais ils ont de l’ambition.

Les origines du FC Fleury 91 remontent à un club établit à Fleury-Mérogis en 1970. La même année qui vit la création du PSG près de Paris. L’histoire de l’équipe féminine remonte à 2003 et depuis 2017 l’équipe a été dans la première division française, appelée maintenant « D1 Arkema ». Pendant toutes ces années, Fleury s’est établit comme une solide équipe de Division 1 mais petit à petit vise pour quelque chose de plus que la sécurité et une place au milieu du classement.

« C’est agréable de jouer ici, parce que notre but est toujours de gagner. Vous pouvez le voir dans chaque personne qui travaille pour Fleury. Elles veulent toutes faire de leur mieux », ajoute Katriina.

Fleury est l’un des seuls clubs de D1 sans équipe professionnelle masculine. L’équipe masculine de Fleury joue dans le quatrième niveau « N2 » de la pyramide du football français.

En n’étant pas un grand club professionnel, Fleury perd dans les structures et les équipements, mais gagne beaucoup grâce à un président de club enthousiaste, Pascal Bovis. Avec un accent clair sur le football féminin, les joueuses de Fleury ne sont pas à la merci de changements d’orientation dans la direction du club, comme dans les grands clubs où les investissements peuvent soudainement se tarir.

« Nous pouvons travailler avec sérénité », dit Sylvain Carric.

Avec un président de club déterminé à développer le football féminin, il y a une forte ressemblance avec l’histoire de l’Olympique Lyonnais, pour lequel leur président Jean-Michel Aulas eu une vision similaire.

« Oui, je dis fréquemment que nous avons le petit Jean-Michel Aulas, grand président, grande personne. Avec Pascal c’est pareil. Je pense que c’est (Fleury) un club familial, mais avec une grande ambition, parce que nous avons une chance de grandir », pense Sylvain Carric.

« Le président a comme idée de faire progresser le football féminin. Nous voyons beaucoup de clubs qui n’ont pas la mentalité de développer le football féminin parce que ça coûte cher. Pascal veut le développer. Mais nous sommes un petit club parce que nous n’avons pas d’équipe professionnelle masculine. Pas encore en tout cas ».

Fleury s’est imposé comme un club de Division 1 avec des joueuses françaises. Maintenant leur stratégie est d’être plus cosmopolite, afin de trouver des joueuses de qualité sur le marché international et d’apporter différentes mentalités et caractéristiques à l’équipe.

« Quand nous sommes arrivés en Première Division, ce n’était pas facile de faire venir une joueuse à Fleury. Fleury n’a pas d’équipe masculine professionnelle. Le nom n’est pas Lyon ou Paris SG. Mais après deux saisons, nous avons commencé à chercher des joueuses étrangères ».

Fleury recherche des potentiels qui peuvent être développés.

« C’est très important de trouver de jeunes joueuses avec une grande capacité à progresser, comme Katriina Talaslahti, comme Marie Levasseur, ou comme Dominika Grabovska, une joueuse polonaise. J’espère que ces joueuses pourront signer à Lyon ou au Paris SG plus tard, mais qu’elles préfèreront rester à Fleury ! Mais si elles signent un jour pour un club plus grand, notre travail aura été bien fait ».

La stratégie apporte les récompenses souhaitées parce que Fleury favorise un environnement de développement. Ils ont un personnel important et professionnel, visent à prendre soin de leurs joueuses et sont prêts à leur offrir de jouer dans un club de grande qualité.

« Ils font avancer leurs jeunes joueuses. Nous avons un bon environnement pour les jeunes joueuses et pour celles qui ne pas encore les meilleures joueuses. Ils font confiance à toutes les joueuses qu’ils ont », dit Katriina.

Sur le terrain, c’est très clair ce que l’équipe essaie d’être. Beaucoup des nouvelles joueuses ont trouvé que Fleury était un endroit accueillant pour de nouvelles têtes. Comme Imane Chebel, l’internationale Algérienne née au Canada de Fleury.

« Je pense que c’est un bon club qui fait que nous, les nouvelles joueuses, nous sentons à l’aise et les bienvenues. Nous avons beaucoup de nouvelles joueuses, mais vous ne pouvez pas vraiment le voir sur le terrain parce que chaque nouvelle joueuse se sent très bien dans l’équipe. Ça aurait pu mal finir avec tant de nouvelles joueuses ! », dit Imane Chebel.

« En tant qu’équipe, nous jouons toujours pour les autres, et nous nous donnons à cent pour cent à chaque fois. Je pense que ça nous a aidé à gagner certains matchs contre des équipes qui généralement finissent en haut du classement, parce que nous jouons comme une équipe ».

Quand nous essayons de développer le club et d’attirer des joueuses intéressantes dans le club, ça aide aussi que Fleury-Mérogis soit localisé près de Paris, juste au sud de Paris, et près de l’aéroport de Paris-Orly.

« C’est très important. Quand je parle à une joueuse étrangère, elle pense souvent, Fleury, je ne sais pas où est Fleury ! Seulement 10 000 habitants et habitantes vivent ici. Mais si vous jouez dans la D1 Arkema Française et vivez à 20 minutes de Paris … », dit Carric. Ou si vous pouvez même jouer en Ligue des Championnes!